Dédicace

C’est à vous tous, compagnons de la scène,
Que je dédie ce modeste poème.

J’avais les yeux insouciants et le cœur léger
Lorsqu’à l’Ecole de la Vie je suis entré.

Là, curiosité ou passion nous rassemblent;
Nous font travailler, mais surtout vivre ensemble.
Et pendant des mois, plongé dans cette ambiance,
J’ai vécu des moments si forts, si intenses !

Pourtant, de plus en plus vite, le temps passe !
Amenant inquiétude, trac et angoisse…
Les trois coups… le rideau s’ouvre… c’est le grand soir !
Et tout le public qu’il ne faut pas décevoir…

Premières entrées et premiers applaudissements…
Tout va très vite, mais tout est si passionnant !
Emotions, éclats de rire dans la salle,
Et dans une clameur : l’apothéose finale…

Soulagés, on savoure après quelques heures,
Des émotions inoubliables : joie, bonheur…
Des sentiments amers pleins de mélancolie;
Difficile d’admettre que tout est fini !

Fini… il faut partir, le rideau est tombé.
Je pars donc, les yeux mouillés, le cœur déchiré.

Peut-être est-ce le paradoxe de l’acteur,
Que de devoir, après tant de bonheur,
Faire ses adieux dans la douleur.

Fabien (1997)